Le stress peut-il vraiment être traité sans une approche de développement personnel ?
Confronté récemment au monde de la santé sociale, nous avons été surpris de voir que le « stress » était abordé uniquement de manière organisationnelle dans son approche et son traitement. L’individu en tant que personne avec ses ressentis, ses émotions et ses capacités d’adaptation et de progrès, est trop souvent mal exploré.
Pour exemple; la problématique d’une association d’aide aux enfants en difficulté. Les éducateurs spécialisés font état d’une réelle souffrance. Les principales difficultés sont liées à leur métier qui les confronte à des enfants difficiles, agressifs mais également au mode de management de la structure. Un premier constat montre qu’une fois le diplôme obtenu, l’éducateur est livré à lui-même, aucun développement personnel ne lui est demandé, aucune supervision lui est proposée. Ce qui est encore plus surprenant, c’est qu’aucune attention n’est portée à son équilibre mental, à son équilibre psychologique. Comment un éducateur « stressé », mal dans sa peau, envahi de tensions négatives, en conflit avec sa hiérarchie, globalement qui a une charge émotionnelle déséquilibrée, peut-il être dans une posture d’aide efficace auprès d’enfants ? Quand le mal est là et que les éducateurs « craques », la solution attendue est principalement organisationnelle. Toujours pas de prise en compte de la personne, de son état mental, d’un quelconque travail sur lui qui lui permette de progresser, de se renforcer ou de maintenir son équilibre dans un contexte difficile et un métier de relation d’aide. L’adage, « les cordonniers sont les plus mal chaussés » semble s’appliquer au monde de la santé sociale. Pour autre exemple, l’ARACT (Agence Régionale pour l’Amélioration des Conditions de Travail) a en charge de mettre en place tout un dispositif d’aide « à la gestion du stress » tant dans le domaine de la santé sociale que le monde de l’entreprise. Ce dispositif d’aide qui a été proposé, est principalement tourné vers l’organisation et le matériel. L’approche humaine qui consiste à aider l’individu à exprimer ses difficultés, à se prendre en charge pour mieux gérer son état émotionnel , à lui permettre de mieux s’adapter dans un environnement stressant, à développer ses capacités à se rééquilibrer mentalement pour se renforcer, n’est pas prise en compte. Mais de quoi parle t on ? Le stress n’est-il pas une réaction de l’individu à son environnement avec pour objet de s’y adapter. Le stress n’est-il pas une réaction physiologique du corps ? N’y a-t-il pas une confusion en les facteurs stressants et le stress lui même ?
Certes il est possible de réduire ces facteurs stressants en travaillant sur l’organisation mais il est essentiel de prendre en compte la personne et sa réalité vécue. La personne doit être au cœur du dispositif, elle doit être acteur pour mieux développer ses capacités, maintenir son équilibre et disposer de techniques pour retrouver du bien-être. Depuis plus de 20 ans les conditions de travail n’ont fait que s’améliorer alors que le bien-être au travail n’a fait que se dégrader. Certaines entreprises qui ont fait un travail considérable sur l’amélioration des conditions de travail, constatent dans les études sociales que le stress et le mal être des salariés ne font que progresser. Pourquoi certains collaborateurs qui ont un confort de travail parfois très privilégié (31 heures, aucune menace de perte d’emploi, plan de carrière, faibles objectifs, aucune pénibilité dans le travail…) se disent « stressés», évoquent un mal être au travail ? Ces entreprises comprennent qu’elles n’ont abordé le problème que par le petit bout de la lorgnette et que l’individu doit être acteur et agir par lui-même pour maintenir son équilibre, mieux gérer son stress . Paradoxe, non simple déni de l’être humain qui a des capacités d’adaptation, de réaction au changement et à son environnement. Trop de confort, évite de se prendre en charge, réduit nos capacités d’adaptation, inhibe nos ressources pour faire face aux changements, limite notre plaisir d’avoir réussi à progresser. Dans le sport imagine t-on supprimer les obstacles, au théâtre supprime t-on les spectateurs ? Non, c’est le sportif qui apprend à se gérer, c’est l’acteur qui grandit et développe ses capacités. Pour gérer le stress au travail, améliorer les conditions de l’environnement est sans doute nécessaire mais pas suffisant. Il faut que le salarié s’intéresse d’abord à lui en tant qu’être vivant, qu’il apprenne à identifier ses émotions et les hiérarchiser dans ses importances et urgences. Ainsi il pourra découvrir comment mieux gérer ses émotions, développer ses capacités à retrouver un meilleur équilibre et un bien-être dans son travail.
Ecrit par Patrick le Samedi 17 Novembre 2007, 10:11 dans "Stress et confiance en soi" Lu 5577 fois.
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Commentaires
Banque Jyske
Jean-Pierre - le 21-11-07 à 20:13 - #
Pas mal d'entreprises pourraient sans doute s'inspirer de cet exemple ?
On peut imaginer que l'environnement concourt à creer une proximité entre clients et conseillers, environnement dans lequel le stress n'a pas sa place ... Il me semble que cela favorise la fidélité car je n'aurais plus envie d'aller dans une agence "standard" ? Pas vous ?
Un dernier effort, il vous faut cliquer sur la photo pour voir le film de présentation de 3 mn sur le site de la banque
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Comptoir de l'homme - Ca se précise
Jean-Pierre - le 19-09-08 à 19:29 - #
Il n'y a qu'à voir la boutique parisienne (dont le point de départ est un site internet)
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← Réalisation Loft 75
Loft 75 - le 05-05-09 à 01:37 - #
Boutique Comptoir de l'Homme Designed by Loft 75 - Design & Architecture d'Intérieur - pour plus d'info : www.loft75.com
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Bien vu par La Poste ...
Jean-Pierre - le 19-09-08 à 19:30 - #
... Sur le site " Performance client "
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